Rappel: les informations et illustrations de ce site ne SONT PAS DESTINEES à la sauvegarde des biens et des personnes vis à vis des risques cycloniques. Pour ça, il vous faut suivre les infos et recommandations de votre préfecture pour la France et des autorités compétentes pour les autres territoires.
Il y a toujours beaucoup d’activité sur le bassin Atlantique avec encore 6 zones perturbées suivies par le NHC. Ce matin il y en avait 7 ce qui représentait un record. Mais tous les regards sont pointés depuis plus de 48h sur une seule. Depuis près de 5 jours les modèles majeurs (GFS et ECMWF) développent en effet un système cyclonique sur l’Atlantique lié à cette perturbation mais ne sont toujours pas du tout d’accord sur son évolution. Ce seul fait devrait inciter tout le monde à la modération et à ne pas affirmer haut et forts des hypothèses qui ne s’appuient sur aucune réalité en terme de prévision. Si la trajectoire venait à être à l’ouest, il faudrait encore 7 jours pour voie arriver ce système sur l’arc, ce qui est toujours bien trop long pour espérer des prévisions réaliste. Et surtout, la perturbation n’est toujours pas classée en Invest (ça devrait se faire à 20h vu les derniers loop satellite qui montrent une organisation en nette hausse) ce qui limite grandement les outils de tracking à disposition.
Alors, vu que l’on ne sait toujours rien sur son avenir et sur le risque qu’elle pourrait faire peser sur l’arc antillais ou d’autres zones habitées, on va essayer de comprendre pourquoi les 2 modèles majeurs sont tellement opposés dans leur prévision de trajectoire, aussi bien entre eux que d’un run à l’autre.
Avoir une vision globale de la situation en Atlantique
Pour comprendre ce qui partage autant les avis des modèles, il faut se plonger un peu dans la situation globale dans l’océan Atlantique. Comme on le voit sur l’image à gauche, on a 3 zones qui se partagent l’intégralité de l’océan :
- La zone 1 sur le nord dans laquelle circulent assez rapidement des dépressions océaniques.
- La zone 2 sur tout le centre Atlantique qui représente l’anticyclone et ses extensions, avec une petite zone perturbée au niveau des Açores.
- La zone 3 qui représente la grosse zone perturbée qui inclue les 2 tempêtes, Paulette et Rene.
La vision du modèle ECMWF (Euro)
Les 4 images en dessous montrent la prévision de l’ECMWF toutes les 48h à partir d’aujourd’hui à midi et donc de la même situation globale vue au dessus qui est la plus à gauche.
La vision du modèle GFS
Lequel aura raison ?
C’est simple : on en sait rien ! On souhaite bien entendu tous que ce soit le modèle européen qui ait raison (sauf quelques cinglés en manque de sensations fortes) … et d’autant plus qu’il est souvent plus pertinent que le GFS dans ce type de prévision complexe. Mais le fait que le GFS soit sur une prévision assez stable sur ses 4 derniers runs est aussi un indice qu’il ne faut pas négliger !
C’est tout le problème d’une prévision cyclonique à plus de 6 jours. Les éléments pouvant intervenir dans la trajectoire d’un cyclone sont nombreux en temps normal mais là avec en plus 2 systèmes qui se déplacent à proximité c’est simplement impossible. Ce sera peut-être l’un … peut-être l’autre. Ou alors aucun des 2 et c’est une troisième option qui finalement se réalisera peut-être. Et il ne faut pas oublier que ces versions sont celles du run concerné. Demain, il en sera probablement autrement. Cet article est fait pour aider à la compréhension des masses d’air/pression et à la complexité de la prévision, pas pour une prévision en tant que telle.
Je l’ai déjà dit et je le répète : tous ceux qui font des affirmations sur ce sujet mentent ! Les modèles ne sont pas d’accord entre-eux et parfois même en désaccord avec eux-mêmes à 6 heures d’intervalle. Ce que l’on sait par contre, c’est que cette perturbation représente un risque pour l’arc antillais et les autres territoires et qu’à ce moment de la saison il ne faut pas plaisanter avec ça vu la température de l’eau. Ca se jouera probablement à pas grand chose et on risque de passer les prochains jours à se poser beaucoup de questions. Alors plutôt que de spéculer sur l’imprévisible, préparons nous au cas où on se retrouve finalement, les uns ou les autres, sur la trajectoire de ce truc sans pour autant déprimer pour quelque chose qui reste très incertain.
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Crédits images ; Tropical Tidbits, NHC/Noaa, UW-CIMSS