Le 2 avril de chaque année, le Pr Philip J. Klotzbach du département de recherche atmosphérique de l’université du Colorado et son équipe a présenté une première prévision cyclonique 2020. Cette prévision est devenue au fil des ans une référence pour toute la communauté scientifique et est reprise par les plus grands organismes, comme la NOAA.
Prévision 2023 | Moyenne | 2022 | 2021 | 2020 | |
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Nb de tempêtes nommées | 18 | 14.4 | 14 | 21 | 30 |
Nb de jours de tempête | 90 | 69.4 | 56.25 | 78 | 118 |
Nb d'ouragans | 9 | 7.2 | 6 | 7 | 13 |
Nb de jours d'ouragans | 35 | 27 | 23 | 27.5 | 34.76 |
Nb d'ouragans majeurs | 4 | 3.2 | 3 | 4 | 6 |
Nb de jours d'ouragans majeurs | 9 | 7.4 | 10 | 13.75 | 8.75 |
Energie cumulée (ACE) | 160 | 123 | 142 | 145 | 180 |
Résumé
La saison cyclonique 2020 sur le bassin Atlantique est prévue plus active que la moyenne (1981-2010).
Détail de la prévision cyclonique 2020
La prévision cyclonique à quelques mois s’appuie sur 2 paramètres majeurs : la situation et l’évolution de l’oscillation ENSO et la situation et l’évolution des températures de l’eau en surface dans la MDR.
La prévision ENSO pour cet été et l’automne est pour un passage de la phase neutre chaude (typée El Nino) à une phase neutre froide (typée La Nina) voire à une phase La Nina faible sur la fin de la période.
L’oscillation ENSO est déterminante dans une saison cyclonique. Statistiquement, les saisons sous influence El Nino sont très peu actives (eau plus fraiches et plus de cisaillement) alors que les les saisons sous influence La Nina sont beaucoup plus actives. Lors des phases neutres il est plus difficile de prévoir l’activité cyclonique parce que d’autres paramètres prennent le dessus
Lors de la rédaction de la prévision fin mars, les anomalies de températures étaient positives sur l’ensemble de l’Atlantique tropical. C’est une des raisons de l’activité prévue. Depuis les choses ont un peu évolué avec une zone faiblement négative sur l’Est de la MDR (côté Afrique) mais globalement les températures de surface sont globalement élevées sur la moitié Sud de l’Atlantique Nord.
On notera que les températures sont élevées entre les Bahamas et les Bermudes ce qui correspond à la zone des 2 systèmes qui ont déjà vu le jour en 2020.
La température très fraiche de l’eau sur le Nord Atlantique laisse supposer que l’AMO est dans une phase plus froide. C’est habituellement le signe que l’Atlantique tropical est plus frais aussi, ce qui n’est pas le cas cette année. Cette situation fait partie des nouvelles inconnues que le dérèglement climatique fait peser sur les prévisions cycloniques et sur la réalité des saisons.
Conclusion
La prévision cyclonique 2020 envisage une saison plus active que la normale mais il ne faut jamais perdre de vue que quelle que soit son intensité, il suffit d’un seul cyclone sur votre territoire pour qu’à votre niveau elle soit extrêmement active.
Ces prévisions ont 2 particularités :
- Elles sont incertaines comme toutes prévisions atmosphériques
- Elles sont globales ce qui rend impossible l’anticipation pour un territoire
On peut prendre le cas de la saison 2005, une des plus actives des 50 dernières années, et pourtant l’arc antillais n’a pas été touché une seule fois. A contrario, lors de la saison 2013 qui a été extrêmement calme, l’arc antillais a été impacté.
En conséquence, quelle que soit la prévision, il faut se préparer chaque saison de la même manière, comme si notre territoire allait être impacté. Celle la seule solution pour être les plus résilients possible.
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La prochaine prévision sera publiée par la même équipe le 4 juin et sera plus affinée.